Aspects éthico-techniques

Au risque d'être redondant, nous allons souvent faire le parallèle avec ce qui s'est passé à Annot, peut être un peu trop tôt à l'époque pour que notre démarche soit bien intelligible. Gageons qu'à la Tour ce sera plus simple, il est évident que depuis les mentalités ont changé. Espérons le.

Tout d'abord, notre démarche n'est en rien élitiste, mettons nous d'accord sur le fait que les spots de voies équipées  de spits ne sont pas rares dans la région qui nous concerne. Nous partirons donc du postulat que la lacune française en site de trad justifie l'existence de ceux-ci.

La présence justement de fissures prononcées et de trous dans le grès des falaises de la Tour se prêtent particulièrement bien aux protections amovibles (coinceurs) et c'est tant mieux.

Partons aussi du fait avéré que cette falaise existe depuis au minimum 60 millions d'années et que donc les potentiels poseurs de spits auraient pu se réveiller avant.

Pour autant, nous ne sommes pas propriétaires de ces kilomètres de falaises (bien que quelqu'un le soit), la seule chose que nous prônons et défendrons (à coup de clef à molette s'il le faut) c'est la défense des voies existantes, déjà ouvertes. Dans le cas ou le perfo vous démange, assurez vous que rien n'existe la ou vous entendez sévir et assumez vos actes.

Dans le contexte évolutif et problématique actuel de l'accessibilité aux sites d'escalade (et autres), alors que la FFME a de plus en plus de mal à assumer les conventionnements, il faut bien définir les choses.

A la Tour-sur-Tinée, la Mairie est absolument favorable à l'escalade, particulièrement sous son aspect Trad pour son angle d'attaque pédagogique et "alpinistique", il n'est actuellement pas possible de signer une convention avec la FFME qui permettrait de décharger la responsabilité du Maire (droit français : responsable des objets dont on a la garde).

Fort heureusement nous avons affaire a Pierre Paul DANNA un Maire et qui "assume",  ancien Juriste et dont l'épouse Fréderique ROUX n'est rien moins que spécialisée dans le droit des activités de pleine nature. Nous sommes donc associés à toutes les réunions concernant l'escalade et sommes intégrés dans le processus de "légalisation" de la pratique, il s'agit d'une inscription du site à la CDESI qui pourrait éventuellement assumer le site. C'est une situation qui existe ailleurs. Les démarches sont en cours...

Dans notre esprit donc, nous assumons la responsabilité de ce que la Mairie ne maîtrise pas mais nous autorise à faire car nous sommes compétents : de l'escalade.

Dans la pratique, le trad est évidement une pratique non aseptisée il est donc de la responsabilité du grimpeur de s'informer par le biais de topo, de ce blog ou en nous contactant et de mettre toutes les chances de son coté afin de choisir une voie en adéquation avec son niveau physique, technique et ses facultés d'analyse en terme de qualité du rocher et autres protections. Le rocher, les écailles devront systématiquement susciter le doute lors des escalades, n'oubliez pas que vous êtes en site naturel et que de nombreux facteurs que nous ne saurions maitriser jouent en notre défaveur, (gel, végétation, animaux...).

Chercher systématiquement à évaluer globalement les conséquence de vos actes, veillez à ne pas mettre de coinceurs sous des écailles que cela pourrait déloger en cas de chute, veillez à ce que rien ne tombe sur votre corde, votre assureur, le chien ou les randonneurs, le port du casque est bien entendu recommandé.

Que les choses soient claires et cela sera défini dans le topo, vous trouverez ici toute la gamme de voies, faciles à extrêmement difficiles en terme de cotations mais d'autres facteurs essentiels :

- Des voies vraiment clef en main, nettoyées et faciles à protéger avec des coinceurs à condition d'avoir le matériel utile. (OK)

- Des voies non-préparées dans lesquelles  les ouvreurs n'ont fait que passer et ou évidemment vous grimperez dans les même conditions hostiles que ceux-ci. (label WC, Wild-Climbing cher à Gillou!)

- Des voies préparées mais dont le caractère dangereux ne peut pas être solutionné, il appartient donc aux seuls grimpeurs de s'y engager ou non en fonction de leurs compétences en acceptant les dangers auxquels ils s'exposent. Parfois par manque de possibilité à se protéger, parfois pour une qualité du rocher demandant une telle attention que seul un expert pourra y évoluer. Une solution consistant à réaliser ces voies en moulinette en "reconnaissance" avant une tentative en tête (ou pas). (Hard-Grit).

Techniquement, le matériel que vous trouverez en place est à base de goujons de 12mm longs et de relais chainés. Il se peut que vous trouviez des relais non-chainés, cela sous-entend que vous êtes à un relais non organisé pour redescendre (voies de plusieurs longueurs). Il existe encore des relais en goujons de 10mm ou reliés par de la corde qui sont insuffisants dans la durée nous planifions donc de tous les remplacer.

Tout matériel en place de type "textile" (cordelette, sangles, corde fixe) n'est absolument pas destiné à rester en place, en aucun cas nous n'assumons sa mise en place ou son contrôle.

Le financement de ce nombreux matériel est personnel.

C'est notre vision des choses, le contexte sociétal et légal actuel ne nous permet pas de faire mieux mais nous n'entendons pas avoir particulièrement raison. L'avenir nous permettra d'y voir plus clair.